• Relation d'un incident récent

    Je viens de passer quelques jours à l'hôpital : entré aux Urgences vers deux heures du matin, le 2 mars 2018, alors que j'étais seul à la maison, aussitôt perfusé, électrocardiogrammé etc..., puis placé en soins intensifs dans une chambre douillette au 20ème étage (cardiologie), je suis revenu à la maison vers 17 h le lundi 5 mars, lesté de deux "stents" et d'une ordonnance longue comme un jour sans pain, réputée être "à vie" !

    Grand merci au système médical français, tout imparfait qu'il soit ! Je suis vivant, la vie est belle ! Décidément, je suis abonné à l'hôpital. Déjà j'y passai le dernier Noël ! Je le fréquentai surtout durant les années 80, quand je souffrais d'hypertension artérielle, plus sévère d'année en année en dépit des traitements. Elle était dite "essentielle" par les gens de métier, appellation masquant leur ignorance de la cause ! Comme toute chose a une fin, logiquement la fin serait soit la mort du malade, soit sa guérison. Un médecin fut enfin plus malin que les autres et ce fut la guérison, en 1988... mais ceci est une autre histoire. 

    J'ai horreur du CHU. Celui de Caen est un monstre de béton gris haut de 21 étages. Les fenêtres existent mais on ne peut les ouvrir, l'air est renouvelé par une soufflerie au plafond des pièces, elle fonctionne jour et nuit, allez dormir avec çà ! J'ai toujours ressenti le lieu comme lugubre et totalitaire. Mais je reconnais la compétence médicale de la plupart des médecins auxquels j'ai eu à faire. Quant à l'hôtellerie, elle est industrielle et tout sauf appétente : mieux vaut n'en pas dire davantage.

    Je suis donc heureux de vous annoncer que je suis à la maison, livré aux soins affectueux et rigoureux de mon "ange gardien fait femme". Je tisonne à nouveau mon feu (le luxe de mes vieux jours, avec l'enrichissement de ma bibliothèque). Seule ombre au tableau : le prétendument nécessaire sevrage tabagique... mais bon ! Je m'en remettrai, et je ne vais certes pas congédier du jour au lendemain mon harem de pipes... Un sevrage peut être progressif, non ?

    Depuis 2016, j'organisais ma progressive désocialisation. Elle a bien failli être totale mais le sursis est prolongé : évidemment, il faudra bien mourir un jour. J'attends ce jour sans crainte : le grand confort de mon ermitage urbain assure mon bonheur, et j'ai tous les livres qu'il faut pour satisfaire mes désirs d'évasion et de Qulture. Peut-être voyagerai-je une dernière fois aux lieux de ma jeunesse, en Bourgogne et en Provence, visiterai-je mes parents et amis. Je l'espère mais ne sais quand. Aussi, si vous pensez venir toquer à ma porte, prévenez bien à l'avance pour ne pas risquer de faire "chou blanc" ! Sachez que je serai toujours heureux de vous accueillir. Par avance, vous êtes bienvenu(e)s...

    Pierre Paillard


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :